La création s’est faite en 6 jours, le 7ème marquait le repos mérité suite à la réalisation de notre monde. Quoi qu’il en soit, le nombre 7 est bien celui qui marque la limite dans le monde de la réalisation matérielle, pour mémoire je vous rappelle que le nombre maximal de couches d’électrons autour d’un noyau est lui aussi de 7. L’expression alchimia dérive de l’arabe al-kimiya dont on pense que l’origine provient de l’égyptien ancien Kême, référence à la terre noire de la région qui y correspond. L’alchimie nous parle de 7 phases nécessaires à l’élaboration et réalisation du grand œuvre. Ce qui n’est pas surprenant, puisqu’elle s’inspire profondément des mécanismes du vivant et cherche à percer, comprendre, et reproduire l’œuvre du Créateur.
Ces étapes alchimiques sont les suivantes : D’après un livret de 7 feuillets intitulé « La voie resplendissante du soleil Hermétique ouverte par six arcanes » et dont l’auteur resté anonyme, semblait avoir la caution de la « Fraternité d’Héliopolis » dont Eugène Canceliet, entre autres, fit partie. Au cours de cette étude, nous serons donc en permanence confrontés aux nombres 6 et 7. Les 6 étapes ouvrent, la 7ème conclut.
Les consignes récapitulatives de l’œuvre sont présentées en 7 points.
1. Prenez la terre minérale. (minerai de fer et d’antimoine) 2. Faites le feu secret. (ce n’est pas un feu matériel) 3. Séparez l’esprit du corps.(le subtile de l’épais) 4. Conjoignez –les.(les noces alchimiques) 5. Cuisez. 6. Imbibez. 7. Multipliez.
Le vocabulaire alchimique est particulier, on y parle de dissolution, calcination, putréfaction, coagulation, sublimation, pulvérisation…et bien d’autres termes encore. La pratique de l’Art spagyrique, (la réalisation du Magistère) s’est étendue sur plusieurs dizaines de siècles, ce qui inévitablement a permis à chacun de développer ses propres termes et allégories, le sang du lion vert, le corbeau, l’aigle, le phénix, le cygne, le dragon, le serpent, le couple royal……. La tradition la fait remonter à la plus haute antiquité puisque le dieu THOT en serait le père. (Thot et Hermès Trismégiste semblant être, d’ailleurs, une même et identique entité .)
Pour avoir maintes fois utilisé les arcanes majeurs du Tarots, et au fil de mon propre cheminement, je n’ai pu m’empêcher de penser qu’il y avait là, dans ces représentations symboliques, quelque chose d’étrange, qui nous ramenait bien trop souvent, pour que ce soit une pure et simple coïncidence, à l’Alchimie.
Il faut savoir que le langage alchimique est souvent imagé, que derrière ces images se cachent des vérités codées en cascade par une symbolique de représentations graphiques de caractère, le plus souvent, naïf, cependant, ce n’est pas une simple recette de cuisine où il suffirait de suivre pas à pas les explications pour aboutir à un résultat satisfaisant.
Alors, quoi de plus simplement génial, que de laisser un savoir, certes voilé, sur un jeu de cartes, au vu et au su de tout un chacun. Mais pourtant, une piste pour celui qui cherche à comprendre. Condition sine qua non, il faut savoir regarder les lames dans tous leurs détails, les décortiquer, car il s’y cache plusieurs niveaux de lecture.
Chaque élément, chaque couleur a une importance, rien n’a été représenté au hasard, (DIA 2) d’autant que certaines anomalies sont évidentes, mais, précisément, vous interpellent afin de vous faire poser la bonne question…qui n’est en fait, qu’une indication supplémentaire, nous invitant à suivre une piste . Le Tarot utilisé ici est le plus connu, celui de Paul Marteau, qui a repris, en 1930, les traits presque à l’identique sur un Tarot dit de Besançon, daté de 1898. Il a remplacé les couleurs par d’autres très semblables à celles du jeu Camoin de 1880.
Je vous disais 7 jours, 7 phases, 7 étapes, 7 planètes(connues à l’époque), 7 chakras…. les lames majeurs du Tarot sont au nombre de 22, mais il n’y a que 21 lames de numérotées. Alors nous pouvons penser que ces 7 degrés, représentant le Grand Œuvre dans son accomplissement, se décomposent en 3 fois 7 dans les Tarots, encore que le 7 fois 3 ne soit pas inintéressant. Nous y reviendrons peut-être plus tard. Tableau numérique 3. En attendant, si nous appliquons ce concept, nous nous rendons compte d’une chose fort curieuse, la réduction numérique est de 6, aussi bien verticalement, qu’horizontalement. D’où l’exceptionnelle importance symbolique que l’on doit accorder au sceau de SALOMON, symbole de l’unité entre le microcosme et le macrocosme.
1 1+02+03 ► 6 6X7=42 soit 6 2 4+05+06 15 6 3 7+08+09 24 6 4 10+11+12 33 6 5 13+14+15 42 6 6 16+17+18 51 6 7 19+20+21 60 6 ↓ 70 77 84 7 14 12 7 5 3 15 6 Soit 2 fois 3
(Il n’est d’ailleurs pas certain que la stricte chronologie de la réalisation de l’Art soit respectée, surtout lorsque l’on connaît, le malin plaisir que prenaient les initiés à faire passer leurs messages. Jamais d’enseignements délivrés totalement en clair. C’est une aide qui est apportée, rien de plus. La méthode est éducative, parfois ludique tel le beau corps, évoquant le corbeau ou encore vitriol, faisant miroiter que l’or y vit.)
La première phase de l’œuvre, répond à l’injonction suivante : PRENEZ LA TERRE MINERALE. Son nom est VITRIOLUM, lequel doit se décomposer en VITRI-OLEUM, qui est à dissocier de ses deux constituantes, en :
1)Humide radical, le mercure : la femelle minérale.
2)Le chaud igné, le soufre : le mâle minéral.
La construction géométrique est évidente, elle est basée sur des lois d’harmonie, il suffit d’en percevoir la trame, ce qui n’est pas sans rappeler quelque peu la Kabbale. Mais voyons un peu ce que nous suggère chacune des 22 lames, constituant les arcanes majeures du Tarot de Marseille
fonte:memphismisraim.fr